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La mondialisation a conduit les Etats à se désengager de la sphère
économique. Ce désengagement ne constitue pas un abandon du rôle de
l’Etat ; il s’agit plutôt d’une réadaptation du rôle de celui-ci, compte tenu des
contraintes internes et internationales, ainsi l’Etat demeure présent.
En Algérie, le retrait de l’Etat s’est manifesté par la privatisation des
entreprises économiques, et par l’ouverture du champ économique à la
concurrence ; l’Etat s’est délaissé de son statut d’entrepreneur à celui de
régulateur ; il a confie la fonction de régulation a des autorités de régulation
dénommées les autorités administratives indépendante « les AAI ».
Le modèle des «AAI» connait un franc succès dans les pays d’Europe
occidentale ; qui ont subi eux mêmes les influences anglo-saxonnes.
Se pose, alors, la question de savoir quelles sont les causes qui ont
conduit à l’émergence des «AAI» en Algérie ?. Il apparait que l’émergence de
ces instances est du au nouveau rôle assigné à l’Etat. On a vu apparaitre les
premières instances de régulation en 9119, par l’institution du conseil
supérieur de l’audiovisuel, et des deux instances dans le secteur financier, a
savoir le conseil de monnaie et de crédit et la commission bancaire ; ceci
étant la conséquence logique de la constitution de 1989, qui a introduit une
nouvelle orientation fondée sur l’abandon de l’idiologie socialiste au profit de
libéralisme économique, et le passage de l’Etat interventionniste à l’Etat
régulateur, dans le cadre De l’économie de marché.
Ainsi, le secteur de la poste et des télécommunications considéré
comme secteur stratégique, relevant du monopole absolu de l’Etat, c’est vu
transformer en un secteur ouvert à l’investissement et à la concurrence ;
l’Etat a confié la mission de sa régulation à une institution administrative
indépendante dénommée l’autorité de régulation de la poste et des
télécommunications (L’ARPT) , instituée par la loi 0999-03. Le législateur
n’a pas qualifié l’ARPT, mais il l’a doté d’un statut juridique particulier pour
assurer son indépendance, elle bénéficie des prérogatives de puissance
publique réservées habituellement aux autorités administratives, sans
toutefois être assujettie au contrôle administratif; ce qui soulève une
difficulté dans la détermination de sa nature juridique.
En ce qui concerne indépendance de l’ARPT ; il apparait qu’elle ne
bénéfice que d’une indépendance organique limitée ; du faite que la
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désignation de ses membres relève exclusivement de la compétence de
l’autorité exécutive quelque soit la qualité du membre désigné, et sans
limitation du mandant. Quant a la l’indépendance fonctionnelle de l’ARPT,
elle demeure sujette aux pratiques exercées par le ministère en charge du
secteur, en l’absence de clarté des textes qui encadrent les relations entre
l’ARPT et le ministère.
Il est à noter que L’indépendance de l’ARPT ne signifie pas
l’exemption de tout contrôle, elle reste soumise au contrôle judiciaire, au
même titre que les autres institutions de l’Etat, la soumission a
l’établissement d’un rapport annuel et un autre moyen de contrôle , qui reste
insuffisant, faute d’avoir déterminé les institutions chargées de recevoir ledit
rapport, de ce fait le contrôle parlementaire est absent.
Par ailleurs, il est utile de délimiter la mission de l’ARPT dans le
domaine de la concurrence par rapport au conseil de la concurrence, qui a
une compétence générale en la matière, par la détermination du champ
d’intervention de chaque institution, par la mise en place des mécanismes
d’inter-régulation.
Les moyens d’intervention de l’ARPT restent insuffisants, il fallait
élargir sa compétence consultative au projet de lois, la doter des moyens
efficace de contrôle et d’investigation, et la accorder le pouvoir en matière
disciplinaire.
En conclusion, on peut dire que les «AAI» constituent un moyen qui
a prouvé son efficacité aux principes de la gestion moderne fondés sur la
séparation entre le pouvoir économique et le pouvoir politique ; l’exercice des
activités économique sous le contrôle d’une autorité indépendante, assure la
transparence et la non discrimination ; et permet d’atténuer les critique à
l’égard de l’administration et la justice.
Les interrogations au sujet des autorités administratives
indépendantes quant à leurs avenir, vont-elles évoluer au détriment de
l’administration classique, ou vont-elles avoir un caractère éphémère par
suite au passage d’une économie du marché réelle fondée sur
l’autorégulation ?. |
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