Abstract:
Dans le cadre de la problématique de ce travail, je tenterai
d’aborder un aspect quelque peu négligé par les chercheurs75.
Pour l’heure, il s’agit, en l’occurrence, d’une ébauche car le chantier
vient à peine d’être lancé sur ce qu’on appelle la kinésique,
c’est-à-dire de l’étude de l’ensemble des gestes accomplis par
des locuteurs plurilingues lors d’une interaction verbale. Nous
savons qu’en situation d’interaction, les participants ne recourent
pas seulement au verbal mais aussi au paraverbal et au non
verbal. Nous savons aussi que le non verbal véhicule du signi-fié. Des travaux dont ceux de A. Mehrabian, confirmés par d’autres
chercheurs ont prouvé que le non verbal occupe une place
importante dans la communication en situation de face à face.
Selon ces chercheurs, il représente 55% alors que l’intonation ne
représente que 38% et que les mots ne comptent que pour 7%.
C’est la règle dite des 3V (verbal ou mots, voix ou intonation,
visuel ou gestuel). Quand je produis un énoncé du genre : « c’est
ce microordinateur qui fonctionne », sans le geste du pointage, les
interlocuteurs ne peuvent comprendre de quelle machine il s’agit.
Le recours à la gestualité déictique permet la contextualisation de
l’énoncé. C’est dire l’urgence de considérer cet aspect comme objet
d’étude surtout chez les locuteurs algériens qui ont de plus en
plus des pratiques plurilingues (arabe, tamazight et français).