Le rôle des abattoirs comme cible dans le contrôle de l'échinococcose kystique.

Abstract

Une étude a été réalisée pour évaluer à quel degré les abattoirs sont protégés des chiens, comment les abats saisis sont détruits, et si les moyens actuels sont suffisants pour rompre le cycle de transmission d’Echinococcus granulosus. Les abattoirs ont été choisis selon leur taille :grands, moyens et petits, et leur localisation : zone urbaine, semi-urbaine ou rurale. Les résultats de l’enquête montrent que 19,8% des abattoirs ne sont pas isolés par une clôture et environ 30% n’ont pas de clôture intacte. Un quart des abattoirs sont accessibles aux chiens mais les grands et moyens abattoirs sont mieux protégés contre l’accès des chiens. Les chiens errants sont présents dans les alentours dans plus de 80% des abattoirs, indépendamment de leur taille et de leur localisation. Bien que l’inspection soit effectuée dans la majorité des abattoirs, les abats ne sont pas enregistrés dans plus de 30% des abattoirs. L’enquête a révélé que les viscères infectés sont laissés à la disposition des chiens dans 13,3% des abattoirs quelque soit leur localisation, et les personnes ont libre accès aux abats infectés saisis dans 16% des abattoirs. L’incinération est pratiquée dans 61% des grands abattoirs vs 32,1% et 6,7% seulement des moyens et petits abattoirs respectivement. L’existence de tels facteurs (absence de clôture dans de nombreux abattoirs, présence de chiens errants dans le voisinage, l’alimentation des chiens avec des abats infectés, le manque d’incinérateurs, l’absence d’enfouissement des viscères infestés de kystes hydatiques…) contribue largement à la persistance de la transmission et la propagation de l’échinococcose chez les hôtes intermédiaires et hôtes définitifs. Tous ces facteurs doivent être pris en considération lors de l’application du programme de contrôle contre l’échinococcose kystique.